Communiqué

22/03/21

Les décisions annoncées par la Ministre de la Culture vont dans le bon sens, mais les pouvoirs publics ne considèrent toujours pas les organisations représentatives des auteurs comme de véritables interlocuteurs, et cette situation ne peut plus durer.

Les 15 mesures annoncées par Roselyne Bachelot dans son plan auteurs vont dans le bon sens et la Guilde française des scénaristes, en accord avec la SACD, et avec ses consœurs et confrères du SCA, salue les avancées issues du rapport Racine, la promesse de régulariser le consternant chantier de l’URSSAF-Limousin, et les aides que le ministère a obtenu de Bercy pour aider les auteurs suite à la crise sanitaire.

Mais le bilan global que la Guilde tire de cette annonce ministérielle est négatif. Le ministère de la Culture, suite au rapport du CSPLA, a écarté la piste législative pour améliorer les conditions de travail des scénaristes, en nous renvoyant aux négociations interprofessionnelles. Dont acte. Mais il ne nous donne pas les moyens de mener ces négociations en empêchant tout système pérenne de financement des organisations  professionnelles représentatives.

En effet, il est évident que la conception et l’organisation d’élections professionnelles, à laquelle devraient pouvoir participer toutes les organisations authentiquement représentatives (qu’elles soient un syndicat ou non) est une urgence afin de donner aux auteurs la possibilité de négocier, en concertation avec les syndicats de producteurs, les organismes de gestion collective et les pouvoirs publics, l’amélioration de leurs conditions d’exercice et de rémunération. Ces élections professionnelles constituent le seul moyen d’établir une légitimité et un financement pérenne des organisations représentatives. Il s’agit d’un chantier de moyen-long terme, vu les difficultés multiples (techniques, juridiques, politiques) mais il est urgent  que le ministère donne le signal de départ, marquant ainsi sa compréhension de la crise du secteur. Dans le même ordre d’idées, nous demandons à ce que soient créés très rapidement au moins deux sièges de plus au CSPLA pour les organisations représentatives d’auteurs, qui pourront défendre leurs adhérents aux côtés des OGC déjà présentes.

Car la crise du COVID ne doit pas masquer la crise que vivent les auteurs de l’audiovisuel, du cinéma, du livre, de la bande dessinée, depuis des années : un secteur majeur de l’industrie française, vu son impact sur les citoyens, mais dont les conditions de création constituent un véritable angle mort des politiques publiques. Les auteurs sont en effet notamment confrontés au sous-financement des premières phases de l’écriture, longues et incertaines, véritable Recherche & Développement du secteur qui sont cependant quasi ignorées par les pouvoirs publics et sous-financée par les producteurs, éditeurs et diffuseurs. Cette étape du développement n’est pas non plus au cœur des préoccupations des organismes de gestion collective qui gèrent remarquablement bien les œuvres produites ou éditées, mais ne sont pas directement concernées par cette phase de l’écriture qui pèse le plus lourd sur le dos des auteurs les plus fragiles.

Pour toutes ces raisons, la Guilde française des scénaristes demande un rendez-vous d’urgence à Madame la Ministre de la Culture, éventuellement en commun avec d’autres organisations représentatives d’auteurs que la Ministre jugerait utiles à ce rendez-vous.

La Guilde française des scénariste est un syndicat uniquement dédié à la protection et à la défense des droits, des intérêts professionnels et moraux des scénaristes en France. Elle regroupe aujourd’hui plus de 300 scénaristes d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques, écrivant pour la fiction, l’animation et le cinéma.

Le conseil d’administration de la Guilde française des scénaristes